Nous publions ce court texte de Nando Dalla Chiesa en réponse à un article de B.H. Levy. Les partis de gauche et notamment le PCI, on l’oublie bien trop souvent, ont été en première ligne dans la lutte contre les terrorisme. Nous souhaitons un débat, en France, plus au jour des données historiques.
Les terroristes ne sont pas des héros romantiques
Nando Dalla Chiesa
http://archivio.unita.it/v2/gol/viewer.asp?Pag=21&G=24&M=02&A=2009&foliazione=47&startpag=0&sezione=naz
Tiré de L’Unità, 24 février 2009.
“Je suis tout à fait d’accord avec la phrase de B.H. Lévy: “Les principes n’admettent pas d’exceptions”. C’est bien ça. Si quelqu’un tue en Italie une ou plusieurs personnes il purge sa peine suivant les procédures et les mesures prévues par la loi italienne. sans exceptions. Et cela même s’il a des amis ou il peut vanter des protections et des sympathies auprès des élites intellectuelles françaises.
Même si, après avoir tué, il est devenu un écrivain à succès en France. Le problème n’est pas, comme B.H. Lévy le suggère, si Battisti doit payer car il est laid et mechant; c’est plutot s’il ne doit pas payer du fait qu’il est charmant et il a eu succès.
Et le problème est aussi de savoir si un pays que le terrorisme a ensanglanté doit subir l’accusation d’hysterie par un intellectuel français, du simple fait d’avoir demandé qu’un tueur multiple purge la peine comminée par les tribunaux de la République qui l’ont jugé coupable d’une multitude de crimes. Soyons clairs. Le vrai sujet de l’intervention de Lévy ne sont pas les vicissitudes judiciaries de Battisti, proposées ici dans un mélange de disinformatja auquel on a fait l’habitude. Sur les responsabilités pénales ont déjà dit leur mot les magistrats italiens parmi les plus crédibles, de Giancarlo Caselli à Armando Spataro. Et sur la question de la contumace la Cour Européenne des droits de l’Homme s’est déjà prononcée. Le sujet est ailleurs. C’est l’infinie légèreté doublée d’arrogance qui est propre du regard que maints intellectuels et hommes politiques français ont porté sur l’histoire du terrorisme italien. La même qu’on retrouve dans l’accusation de vouloir considérer Battisti comme “le pire criminel des années de plomb… le diable:”
En Italie des centaines de personnes ont été jugées pour terrorisme. Elles ont été jugées dans les tribunaux et non pas, comme l’a rappelé avec orgueil Sandro Pertini, dans les stades. Ni peine de mort, ni torturation “algerienne”. Et tout un peuple contre, même si en France cela peut déplaire. Lévy est-il au courant du travail intérieur de la gauche, de la classe ouvrière, des étudiants, des peurs et des actes de courage de ceux qui ont dit non? Pouvons-nous accepter d’être accusés, au nom de Battisti, d’avoir été des “p^ales figurants”, de vouloir se “désendetter à petits frais du travail du souvenir et du deuil”? “P^ales figurants” pour qui? Pour les victimes? Les mêmes auxquelles Lévy aimerait expliquer, en défenseur de Battisti, ce qui “leur fait du bien aujourd’hui”. Cette prétention inhumaine aide à expliquer la protection que la France à donné à tant d’héros romantiques, d’après eux. A tant de terroristes, d’après nous.”
“Mi dichiaro d’accordo al cento per cento con B. H. Lévy. «I princìpi non ammettono eccezioni». Appunto. Se qualcuno uccide in Italia una o più persone sconta la sua pena secondo
le procedure e le misure previste dalla legge italiana. Senza eccezioni. Anche se è amico o conta importanti protezioni o simpatie presso le élites intellettuali e politiche francesi. Anche se dopo avere assassinato in Italia è diventato scrittore di successo in Francia. Il problema non è, come insinua B.H.Lévy, se Battisti debba pagare perché brutto e cattivo; ma, al contrario, se non debba pagare perché fascinoso e di successo. E se un paese striato di sangue dal terrorismo si debba sentire accusare di “isteria” da un intellettuale francese, sol perché chiede che un pluriassassino
sconti le pene irrogate dai tribunali della Repubblica che lo hanno giudicato colpevole di
una cospicua massa di reati.
Sia detto con la dovuta chiarezza. Il vero tema dell’intervento di Lévy non è la vicenda giudiziaria di Battisti, riproposta in un impasto di disinformatja a cui siamo purtroppo abituati. Sulle responsabilità penali hanno già risposto alcuni dei più credibili magistrati italiani, da Giancarlo Caselli ad Armando
Spataro. E sulla questione della contumacia si è già espressa la Corte Europea dei diritti dell’uomo. Il tema è un altro. Ed è l’infinita leggerezza mista a presunzione con cui tanti intellettuali e politici francesi hanno guardato alla vicenda del terrorismo italiano. Che torna nell’accusa di volere fare di Battisti «il peggior criminale degli anni di piombo…il diavolo».
In Italia sono state condannate per terrorismo centinaia di persone. Sono state giudicate nei tribunali e non, come ricordò con orgoglio Sandro Pertini, negli stadi. Né pena di morte né torture “algerine”. E un intero popolo contro, anche se in Francia può dispiacere. Sa qualcosa Lévy del travaglio della
sinistra, della classe operaia, degli studenti, delle paure e dei coraggi nello schierarsi contro?
Possiamo sentirci accusare, nel nome di Battisti «pallida comparsa» di quegli anni, di
volerci «sdebitare con poca spesa del lavoro di rimemorazione e di lutto»? E«pallida comparsa
» per chi? Per le vittime forse? Le stesse a cui Levy vorrebbe spiegare, lui difensore di
Battisti, che cosa «fa bene loro oggi» Questa pretesa disumana aiuta a spiegare il riparo
trovato in Francia da tanti romantici eroi secondo loro. Da tanti terroristi secondo noi.”
Nando Dalla Chiesa
Voir aussi:
www.vittimeterrorismo.it
find https://ssn.is
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